Cabaret du jugement dernier – Paradis circassien

Françoise Boudreault

Figurant encore une fois dans la programmation du festival Montréal complètement cirque, le Cabaret du jugement dernier offre cette année une édition de choix. Le soir de la première, à l’arrivée dans le jardin extérieur du Monastère, au Centre St-Jax sur la rue Sainte-Catherine, c’est la guinguette hebdomadaire du vendredi en formule 5 à 7, et déjà, le ton est donné avec les prestations de Marie-Ève Dicaire aux équilibres sur cannes et de Nadine Louis en contorsion, deux acrobates d’exception.

Rappelons le concept de ce Cabaret du jugement dernier : une compétition amicale de cirque au terme de laquelle un jury remettra aux artistes les calices d’or, d’argent et de bronze. Le vote en ligne des spectateurs est également sollicité pour un prix du public.

Vêtu d’un seyant jumpsuit blanc, Philippe Thibaudaud, alias MC Philidor, assure le rôle de maître de cérémonie avec une énergie communicative et quelques variations humoristiques sur des raquettes de tennis. Dès le début, Jenny Tufts impressionne au cerceau aérien avec un numéro en rotation constante – spinning – dont la chorégraphie hypnotique met de l’avant amplitude et lenteur. Pour le deuxième numéro, Charlie Wheeller casse la baraque en compagnie du musicien Joey Mallat à la guitare. Originaire d’Angleterre, cet artiste fascinant par son approche unique et créative de la roue Cyr livre pour notre plus grand plaisir une performance époustouflante, accueillie par les applaudissements enthousiastes du public. Tous les numéros ont un petit quelque chose de particulier, qu’il s’agisse de l’Intuition de Karel Chevalier avec sa danse au tissu aérien sur une chanson d’Émile Proulx-Cloutier, celui de Merlin Matthewson avec ses quilles rouges, du Numéro Barbette en plumes et en blanc de Ess Hödlmoser, de la jonglerie de ballons de la gracieuse Isabella Majzun ou d’Arthur Morel Van Hyfte qui se distingue au prisme aérien, avec du nouveau matériel sur cet appareil de sa conception.

La soirée se termine en force avec Maxim Laurin et Guillaume Larouche à la planche coréenne, une autre pépite de ce Cabaret du jugement dernier. Les artistes explorent les avenues chorégraphiques de leur appareil et vont bien au-delà des habituels saltos et vrilles. Le duo présentait début juin au festival Pointô une sortie de résidence de Ghost Light dont des représentations sont prévues au Japon fin juillet et au Fringe d’Édimbourg début août.

Encore une fois, Rosalie Beauchamp et Annie-Kim Déry et ont fait mouche avec leur équipe de feu. Les discussions du jury seront certainement animées pour déterminer les lauréat·e·s des calices et le public aura l’embarras du choix pour voter. Ce Cabaret du jugement dernier est assurément à ne pas manquer avec ses numéros virtuoses et inédits. Faites-vous plaisir !

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Photos de Caroline Thibault

Tous les vendredis de l’été, la Guinguette de cirque accueille gratuitement le public dans le Jardin du Monastère avec des animations circassiennes en formule 5 à 7. À partir du 2 août, le Cabaret de la fierté est à surveiller.