Camping – Cirque estival en hiver

Françoise Boudreault

Le Théâtre À Tempo, de Québec fait son Camping à la TOHU jusqu’au 31 décembre. Un divertissement pour toute la famille, à voir pour le comique autant que l’acrobatique, dans une mise en scène où le théâtre, la musique, le jeu clownesque, la danse et plusieurs disciplines de cirque s’amalgament dans une production qui a fait ses preuves. Après 300 représentations dans plusieurs pays comme la Chine, l’Allemagne ou les États-Unis, Camping arrive enfin à Montréal avec une distribution de douze interprètes, et non les moindres.

Avant le spectacle, on observe sur la scène deux petites roulottes, une tente, une table de pique-nique, un « coin du feu »… Les spectateurs assistent à des scènes de la vie trépidante d’un groupe de campeurs dépareillés, de l’ouverture à la fermeture d’une saison de camping. La scénographie intègre bien les appareils acrobatiques : une tente prend la forme d’un petit chapiteau parce qu’elle cache un appareil qui servira en deuxième partie du spectacle. Une corde volante lancée au-dessus d’un portique devient le panier dans l’incroyable match comico-acrobatique d’un sport fictif qui se joue avec un ballon de basket. Très réussi ! Un des meilleures moments du spectacle.

Camping débute sur des rythmes dansants et les scènes se succèdent au rythme de moments choisis dans ce fantaisiste terrain de camping. D’avantage que la prouesse, la mise en scène valorise le jeu comique et l’interaction entre les interprètes qui, soit dit en passant, font tous et toutes de la musique. Si le cirque est présent dans Camping, la musique, le théâtre et la danse y tiennent une place tout aussi importante et la trame du spectacle est adroitement tricotée par Geneviève Kérouac. En plus d’un délicieux moment musical avec un morceau de percussions corporelles (body clapping) par toute la troupe, on voit un duo de swing et lindy, danse acrobatique pratiquée plusieurs années par la metteure en scène. Le jongleur Aaron Dewitt danse en intégrant plusieurs balles à rebond dans sa chorégraphie. Avant d’accrocher une pancarte, le désopilant Colin André-Hériaud effectue des équilibres sur chaises et pour la décrocher, on le verra en haut d’une colonne à trois à la fin du spectacle !

La durée de Camping est de 120 minutes, incluant une entracte pendant laquelle le public peut se dégourdir les jambes en regardant Atikosan, l’exposition originale de Meky Ottawa, dans le Hall de la TOHU. Plutôt qu’un spectacle formaté pour une petite heure, la TOHU propose une soirée ou un après-midi au cirque avec un aménagement estival à l’extérieur de la salle, du pop corn et de la bonne bouffe au Bistro, sans oublier l’exposition de photos à l’extérieur, La TOHU au cœur de Saint-Michel.

Lors de la soirée de première, les rires et exclamations des enfants, qui apprécient particulièrement certains gags, fusaient dans la salle circulaire de la TOHU. Les adultes y trouvent aussi leur compte, notamment grâce aux performances de la voltigeuse Pauline Baud, de Jérémy Vitupier en vélo, de Frédéric Lemieux-Cormier à la roue allemande, du truculent Philibert Hébert-Filion au rola-bola et d’Angel Solis aux sangles aériennes. Bref, Camping promet un bon moment et il faut saisir cette occasion avant que le spectacle, qui tourne depuis quelques années, range ses valises. Du cirque à offrir en cadeau à toute la famille, sans hésitation.